Résidence artistique de Sylvie Reteuna et Kate France

Septembre à décembre 2017

De septembre à décembre 2017, les deux artistes Sylvie Reteuna et Kate France iront à la rencontre des personnes suivies en soin pour des ateliers mêlant lectures, écriture et vidéo autour du thème de la correspondance. La résidence artistique aboutira avec la présentation d’une vidéo composée des lettres de chacun. 

Si la correspondance désigne dans le langage courant un échange épistolaire entre deux personnes, elle renvoie aussi à d’autres notions, comme celle de ressemblance, d’harmonie entre deux choses, ou bien celle de coordination permettant de passer d’un réseau à un autre. Dans son sens premier, elle se traduit souvent par l’objet familier qu’est la lettre. Mais pour qu’elle soit accessible à chacun, son « écriture » doit être entendue au sens large. Ainsi, la lettre peut aussi être orale, mêler écrit et dessin, ou encore passer par un geste ou une image que la caméra vient saisir. La lettre peut s’ancrer dans la réalité, mais aussi se déployer dans l’imaginaire et la fiction. Si l’échange épistolaire convoque l’intime, c’est toujours dans une tentative d’aller vers l’autre, quel qu’il soit, réel ou fantasmé.

La lettre, au sens large, est donc à même de questionner la notion de frontière entre intérieur et extérieur de soi, mais aussi entre réel et imaginaire, entre intérieur et extérieur de l’hôpital, entre passé et présent.

Les deux artistes proposeront dans un premier temps des ateliers-rencontres dans les services de soin où lectures, écritures et prises d’images permettront de réfléchir ensemble  à la notion de correspondance et d’imaginer quelle « lettre » chacun souhaite inventer et communiquer. Après des rendez-vous individuels et collectifs de préparation à la Ferme ou dans les services, le tournage aura lieu début novembre. Grâce à un partenariat avec l’ENSATT*, les participants pourront choisir des costumes historiques et contemporains parmi le stock de l’école pour mettre en scène leur correspondance.

Présentée en décembre à l’occasion du festival Noël au Balcon, la vidéo restituera sous une forme poétique tout l’imaginaire véhiculé par l’hôpital psychiatrique, fait de rêves, de fantasmes, de peurs, mais aussi d’espoirs.