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Une mobilité de recherche à Pavie

Mis en ligne le 28 décembre 2021

Dans le cadre du Young Investigator Training Program du réseau de recherche XPrag.it, Nicolas Petit (orthophoniste et doctorant en neurosciences cognitives, SUNRISE) a pu bénéficier d’une mobilité de 5 semaines dans l’équipe de la Pr. Valentina Bambini, à l’University School for Advanced Studies de Pavie, en Italie.

Ce programme vise à développer des collaborations scientifiques internationales dans le domaine de la pragmatique expérimentale, c’est-à-dire l’étude de l’utilisation sociale et communicative du langage. Nicolas Petit a ainsi pu bénéficier de l’expertise de l’équipe d’accueil pour travailler sur deux projets portés au sein du Centre Hospitalier le Vinatier.

Un nouveau test pour évaluer la pragmatique à partir de 14 ans

Le projet APACS-Fr est mené en collaboration avec Flavia Mengarelli, psychologue et docteure en neurosciences, SUNRISE. Il vise la validation française d’un nouveau test pour évaluer la pragmatique (et la communication en général) chez les adolescents et les adultes. La version originale de l’outil a été développée en italien par l’équipe de Pavie et a montré des résultats pertinents dans de nombreuses conditions cliniques de l’adulte (schizophrénie, troubles des apprentissages, troubles neurocognitifs…). À Lyon, des données pilotes ont été récoltées avec l’adaptation française. Celles-ci, au stade préliminaire, ont pu être analysées à Pavie et sont très encourageantes. Le test finalisé et les normes françaises sont attendus courant 2022. 

Le TIPi, outil innovant pour évaluer la compréhension pragmatique de l’enfant 

Le projet TIPi (Test des Inférences Pragmatiques informatisé) vise à développer un test sur tablette pour évaluer la compréhension pragmatique (métaphores, ironies, second degré…) des enfants du primaire. Il est financé par le Centre Hospitalier le Vinatier et le ministère de la santé. Il  associe le Vinatier au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon et au Laboratoire de Linguistique Formelle à Paris. Dans le cadre de ce projet, de nombreux enfants neurotypiques ont déjà été testées et les données récoltées ont fait l’objet d’un travail commun avec l’équipe de Valentina Bambini. Plus précisément, ces analyses ont porté sur la compréhension des métaphores, telle que l’utilisation du mot « fontaine » pour parler d’un bébé qui n’arrête pas de pleurer  ou de « scorpion » pour évoquer un personnage particulièrement odieux. On sait encore mal sur quoi s’appuient les processus qui permettent aux enfants de comprendre les métaphores. Deux hypothèses principales sont avancées :

  • cela mobiliserait plutôt leurs compétences langagières (vocabulaire, grammaire)
  • ou cela solliciterait leur habileté à se représenter les pensées et états mentaux de l’autre (théorie de l’esprit).

Les résultats obtenus à Pavie montrent que les deux compétences seraient importantes. Mais pour la première fois, une nuance apparait : il y aurait une inversion dans les stratégies au cours du développement des enfants. En effet, les plus jeunes (6-7 ans) s’appuieraient plutôt sur leur théorie de l’esprit, tandis que les plus âgés (9-10 ans) sur celle du langage.
Cela ouvre des perspectives importantes pour l’évaluation et l’intervention auprès d’enfants présentant différentes conditions cliniques dans lesquelles la compréhension des métaphores est difficile, telles que les troubles du spectre de l’autisme.

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