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Le pouvoir d’agir et son soutien en psychiatrie ou dans l’intervention sociale : favoriser la rencontre des valeurs

Mis en ligne le 26 avril 2024

Dans le volume 22 de la revue « Psychiatrie, Sciences humaines, Neurosciences (PSN) » se trouve l’article « Le pouvoir d’agir et son soutien en psychiatrie ou dans l’intervention sociale : favoriser la rencontre des valeurs » d’Élodie Picolet et Marie-Carmen Castillo. Le concept de "pouvoir d'agir" gagne en importance dans les domaines de la psychiatrie et de l'intervention sociale. Malgré cet objectif commun, ses définitions restent diverses, ne facilitant pas alors son soutien dans les pratiques d'accompagnement de ces domaines spécifiques.

Un concept en émergence

Depuis les années 2000-2010, le " pouvoir d'agir " est devenu un terme clé dans le domaine de la santé mentale, avec des références de la Haute Autorité de Santé et de l'Organisation Mondiale de la Santé. Dans le cadre de l'intervention sociale, la politique du " Logement d'abord " depuis 2017 met l'accent sur le soutien au pouvoir d'agir des personnes en situation de précarité, transformant ainsi l'approche traditionnelle de l’accompagnement vers le logement des personnes sans-abris.

Focus sur le développement du pouvoir d’agir

Les services de réhabilitation psychosociale en psychiatrie et les services orientés vers le " Logement d’abord " en intervention sociale s'efforcent de soutenir le pouvoir d'agir des usagers. Cette démarche vise à promouvoir :

  • la justice sociale,
  • l'autonomie individuelle,
  • ainsi que le bien-être mental.

Définitions diverses et enjeux pratiques

Cependant, les définitions du pouvoir d'agir demeurent variées et parfois contradictoires, nécessitant une clarification pour orienter les pratiques d'accompagnement. Une recherche récente, impliquant 49 sujets, a exploré cette diversité conceptuelle dans les domaines de la réhabilitation psychosociale et du " Logement d’abord ".

Perceptions et soutien du pouvoir d’agir

Les résultats ont mis en lumière des différences de perception du pouvoir d’agir dans les différents champs d’action. Les professionnels du " Logement d’abord " le voient comme un ensemble de pratiques professionnelles, tandis que ceux de la réhabilitation psychosociale le considèrent comme un processus de développement personnel. Les pratiques d'accompagnement sont souvent centrées sur les souhaits et préférences des usagers, mais peuvent être entravées par d'autres objectifs ou conditions professionnelles.

La rencontre des valeurs : une approche prometteuse

Les auteures proposent de mobiliser des approches favorisant la compréhension et la rencontre des valeurs en jeu dans les situations ; par exemple, la « clinique fondée sur les valeurs », qui propose une approche alternative. Plutôt que de chercher un consensus, cette approche encourage la prise en compte du dissensus afin de respecter la diversité des valeurs en jeu. Elle permet ainsi une meilleure compréhension des désirs et des actions des individus, guidant ainsi les pratiques d'accompagnement de manière plus sensible.

 

Des recherches futures sont nécessaires pour explorer davantage l'impact de la contrainte sur le sentiment de pouvoir agir des usagers, ainsi que pour soutenir le pouvoir d'agir des personnes concernées par la migration. En conclusion, il est essentiel de reconnaître la diversité des expériences et des valeurs personnelles dans le développement du pouvoir d'agir, afin d'adopter des approches d'accompagnement plus efficaces et sensibles.


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→ Découvrez la revue PSN (volume 22)


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