Actualités, Recherche
Le cannabis et la désorganisation de la pensée
Mis en ligne le 09 novembre 2022
Selon certains travaux (Schoeler et al., 2016, Hasan et al., 2020), le cannabis exacerbe de multiples symptômes psychotiques comme les hallucinations ou les idées délirantes.
L’équipe de recherche PSYR2 et du SUAL font l’hypothèse que la désorganisation de la pensée ; c’est-à-dire la difficulté à établir un lien entre ses idées et à les communiquer clairement aux autres ; serait également impactée par la consommation de cannabis chez :
- des individus sans trouble psychotique,
- des individus ayant subi un premier épisode psychotique,
- et des individus souffrant de schizophrénie.
Cette désorganisation est un trouble qui affecte le processus de pensée, le langage et la communication. C’est d’ailleurs un symptôme clé de la schizophrénie, mais il est aussi présent chez des individus sans trouble psychotique. Cependant, il s’agit d’un des plus forts prédicteurs d’une transition vers la schizophrénie chez des individus à risque. Or, le cannabis étant un facteur de risque important de développement d’un trouble psychiatrique chez ces mêmes individus, il est pertinent d’explorer le lien entre désorganisation et cannabis.
Dans cette méta-analyse rassemblant 19 études, les structures de recherche ont pu observer que les individus consommant du cannabis, de façon régulière, ont un score de désorganisation (mesures par plusieurs échelles) plus élevé comparé aux individus qui n’en consomment pas.
Enfin, le SUAL et PSYR2 concluent que le cannabis est un facteur associé à la sévérité de la désorganisation de la pensée chez des individus sains, ayant fait un premier épisode psychotique, et souffrant de schizophrénie.