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Interview du lauréat Nicolas Petit

Mis en ligne le 05 décembre 2022

Chaque année, un jury interne au Centre Hospitalier Le Vinatier sélectionne et finance des projets doctoraux et post doctoraux. Nous mettons à l’honneur ces lauréats. Aujourd'hui, nous interviewons le doctorant Nicolas Petit.

Pouvez-vous nous rappeler qui encadrera votre projet ainsi que le pôle et la structure de recherche qui vous accueillera ?

Ce projet a été initié, il y a déjà quelques années, au sein du pôle de psychiatrie de l’enfant et l’adolescent (Pr Nicolas Georgieff) et plus précisément dans le Service Universitaire en Neurodévelopement, Réhabilitation, Intervention et Suivi chez l’Enfant (SUNRISE, Dr Marie-Maude Geoffray). C’est un service où je collabore également avec le Dr Lucie Jurek. Enfin, je suis également rattaché à l’équipe Eduwell du CRNL, auprès du Dr Jérome Prado et je travaille sous la supervision du Dr Ira Noveck (LLF, Paris).

Quel est votre parcours ?

Je suis orthophoniste et j’ai complété ma formation professionnelle par un Master 2 en neuropsychologie et neurosciences clinique à l’Université Lumière Lyon 2. J’ai rejoint le Centre Hospitalier Le Vinatier en 2017, où cette complémentarité me permet d’associer pratique clinique et activité de recherche. Plus récemment, j’ai également intégré l’équipe pédagogique du département d’orthophonie à l’Université Claude Bernard Lyon 1 (ISTR).

Pouvez-vous nous expliquer votre sujet doctoral ?

Je travaille sur le développement de la pragmatique, c’est-à-dire la capacité à exprimer et reconnaitre des intentions de communication, souvent en utilisant le langage.

C’est la compétence qui nous permet, notamment, de comprendre ce qui est dit au-delà des mots, comme les métaphores, l’ironie, les sous-entendus, etc.

Dans la vie quotidienne, de nombreuses informations sont véhiculées de cette façon. Des difficultés pour les comprendre sont donc très invalidantes. Je m’intéresse ainsi à des populations cliniques qui présentent des difficultés pragmatiques, en particulier dans le cadre de l’autisme, mais aussi du trouble déficit de l’attention par exemple. Plus concrètement, je développe et valide un test qui sera, ensuite, utilisable dans la pratique clinique pour mesurer cette compétence.

Pourquoi avoir choisi le Le Vinatier ?

Initialement, j’ai intégré le Vinatier en tant que clinicien.

C’est au sein de l’établissement, à partir de mes questionnements scientifiques et des besoins cliniques que je constatais sur le terrain, que le projet de recherche s’est monté.

L’expertise et le réseau du Centre Hospitalier Le Vinatier en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent sont un atout important pour la réalisation de ce projet. J’ai eu la chance d’obtenir la confiance de l’hôpital pour développer ce projet en tant que clinicien non-médecin, ce qui arrive encore rarement. Je me réjouis du développement de la recherche paramédicale au sein de l’établissement, comme en témoigne cette bourse qui me permet de prolonger d’un an le travail amorcé.

Et après, quelles sont vos envies futures ?

J’aimerais pouvoir continuer à allier la pratique clinique et la recherche en orthophonie. Malgré la confiance qui m’a été accordée au Centre Hospitalier Le Vinatier, cette double casquette n’a pas encore de place claire dans les institutions. Il n’existe pas de doctorat en orthophonie ni de section universitaire pour cette discipline. Dans la majorité des hôpitaux, les orthophonistes se voient uniquement confier des missions cliniques. Cela pousse donc à choisir entre une carrière clinique ou une carrière de recherche, ce qui me semble dommage tant pour la qualité des soins que pour la pertinence de projets de recherche.

Cependant, je garde espoir que le paysage évolue et que ces profils mixtes soient reconnus. 

 

Le Centre Hospitalier Le Vinatier remercie Nicolas Petit pour ses travaux de recherche et de s'être prêté au jeu de l'entretien.

 

 

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