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Interview de la lauréate Heba Elseedy

Mis en ligne le 07 octobre 2022

Chaque année, un jury interne au Centre Hospitalier Le Vinatier sélectionne et finance des projets doctoraux et post doctoraux. Nous mettons à l’honneur ces lauréats. Aujourd'hui, nous interviewons la post-doctorante Heba Elseedy.

Pouvez-vous nous rappeler qui encadrera votre projet et le pôle  qui vous accueillera ?

Mes travaux de recherche se dérouleront en collaboration entre le Centre Hospitalier Le Vinatier (Pr. Caroline Demily, pôle HUADIS) et l'Institut des Sciences Cognitives (Dr. Angela Sirigu).

Quel est votre parcours ?

Je viens d’achever mes études supérieures à la faculté sciences de l'université d'Alexandrie en Égypte. Pendant mes études, j'ai effectué mes premiers pas dans la recherche lors d’un voyage en France en suivant une formation d'un mois au neurocampus de Bordeaux. Mon intérêt pour le développement du cerveau est donc né à cette période. Mais à l’époque, mon université ne proposait pas de spécialisation en neurosciences et je me suis donc tourné vers l’anatomie comparative et le développement cortical. Pendant mon master avec cette spécialisation, j'ai pu effectuer un stage à l'institut karoliniska de Stockholm.

Après l’obtention de mon master j'ai obtenu un double diplôme en cotutelle en doctorat dans l'université d'Aix Marseille (spécialisation en neurosciences) et celle d'Alexandrie (spécialisation en anatomie comparative et développement cortical).

Pendant mon doctorat, j'ai travaillé à l’Institut de Neurosciences des Systèmes (INS) sur le thème de l'épilepsie (sous la direction du Dr. Monique Esclapez). A la fin de ma thèse, j'ai acquis plusieurs techniques concernant la neuroanatomie et, notamment, comment tracer les réseaux cérébraux pour les manipuler lors d'une crise d'épilepsie par optogénétique.

A la suite de cela, j'ai décidé de compléter mon expérience grâce à mon premier post-doctorat. Il s’agissait de comprendre ce qui se passe dans les réseaux cérébraux au niveau génétique. J’ai été accompagné sur le sujet par le Dr Ipek Yalcin à l'Institut des Neurosciences Cellulaires et Intégratives (INCI) à Strasbourg où j'étudiais le rôle d'une population neuronale spécifique dans la dépression induite par la douleur chronique au niveau génétique et au niveau comportemental.

Pour mon second post-doctorat, je reviens à ce qui m’anime en premier lieu : le développement du cerveau. Dès lors, j’ai commencé à travailler avec le Dr Angela Sirigu en étudiant les pathologies neurodéveloppementales et plus particulièrement sur le système de l'ocytocine.

Pouvez-vous nous expliquer votre sujet post-doctoral ?

Mon projet postdoctoral est d'identifier le rôle du système d'ocytocine dans les pathologies neurodéveloppementales comme l’autisme et le syndrome de William.

Ces deux dernières ont été décrites dans le cadre d'une approche sociale perturbée. En effet, les personnes concernées atteintes de trouble de spectre de l’autisme évitent activement le contact social tandis que les patients atteints du syndrome de William le recherchent de manière compulsive. Dans le même temps, le rôle du système d'ocytocine dans la régulation du comportement social est reconnu. Alors, et pour valider notre hypothèse, il nous parait essentiel d'identifier les gènes qui ont été modifiés dans ces deux pathologies et leur relation avec le système de l'ocytocine.

Pourquoi avoir choisi le Le Vinatier ?

Le Centre Hospitalier Le Vinatier avait clairement ma préférence puisque je peux bénéficier de la complémentarité de deux professionnels de santé. Tout d’abord avec l'aide du Pr caroline Demily, j'aurai accès aux données génétiques et cliniques des personnes concernées par le troubles autistiques et d’autres du syndrome de William. Ensuite, je profiterai de l'expérience du Dr Sirigu à propos des maladies neurodéveloppementales. Cette combinaison m'aidera à atteindre l'objectif de mon projet postdoctoral.

Et après, quels sont vos futurs projets ?

Mon futur projet est de trouver une solution pour ces deux maladies neurodéveloppementales. Bien sûr, il est difficile d’imaginer une solution définitive. Cependant, si nous arrivons à réduire ou limiter le déficit social et cognitif lié à ces deux pathologies, alors nous améliorerons la vie des patients.

Un autre projet repose sur l’établissement d’une base de données répertoriant les gènes qui ont modifié le système de l'ocytocine ainsi que d'autres voies de signalisation impliquées dans les maladies neurodéveloppementales.

 

Le Centre Hospitalier Le Vinatier souhaite à nouveau la bienvenue à Heba Elseedy et la remercie de s'être prêtée au jeu de l'entretien.

 

 

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