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Dry January en France : un défi de santé publique sous l'œil d'une étude novatrice

Mis en ligne le 04 janvier 2024

Chaque année depuis 2020, le "Dry January" revient en France, incitant les participants à relever le défi d'un mois sans alcool. L’impact de cette campagne va au-delà des bénéfices physiques, offrant une occasion ludique de réfléchir sur sa relation avec l'alcool et susciter des changements de comportements. Cette initiative est présentée comme un moyen de réduire les risques liés à la consommation d'alcool dans la population générale.

La face cachée de la convivialité

La consommation d'alcool en France reste ancrée dans la culture malgré ses risques. Responsable de 41 000 décès annuels, elle constitue la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac. La recherche scientifique contemporaine met en évidence que non seulement aucun niveau de consommation d'alcool, même faible, n'apporte de bénéfices pour la santé, mais également que toute consommation, même à un niveau modéré, comporte des risques.

Dry January, au-delà de du jeûne d’alcool  

Le "Dry January" offre une opportunité unique de remettre en question la consommation d'alcool comme norme sociale acceptée. En plus des avantages à court terme pour la santé, ce défi encourage la réflexion personnelle sur les habitudes de consommation souvent ancrées dans des routines non examinées.

Lacune dans les évaluations scientifiques en France

Bien que le "Dry January" gagne en popularité et suscite un intérêt croissant, les données scientifiques attestant son impact  sont inexistantes en France. Les études britanniques montre une diminution de la consommation d'alcool après la participation au défi, avec des bénéfices sur la santé physique et le bien-être mental

Selon un sondage OpinionWay de décembre 2023 , 29% des Français étaient prêts à relever le défi en 2024, avec une adhésion plus marquée chez les 25-34 ans, atteignant 38%.

L'étude "JANOVER", éclairer les citoyens et les pouvoirs publics

L'étude "JANOVER," dirigée par Le Vinatier – Psychiatrie Universitaire Lyon Métropole et financée par l'Institut  national du cancer, représente la première évaluation du "Dry January" en France. La méthodologie s'inspire des études britanniques et vise à comprendre :

  • le profil des participants,
  • les facteurs liés à la réussite du défi,
  • et l'évolution du bien-être physique et mental.

L’un des objectifs reste d’évaluer l’impact de ce type d’évènement sur la consommation d’alcool.  L'étude se déroulera sur six mois, comprenant quatre questionnaires en ligne répartis de décembre à juillet. Elle vise à évaluer l'évolution de la consommation d'alcool, comprendre le profil des participants, identifier les facteurs de succès du défi, et analyser l'impact sur le bien-être physique et mental.

 

Les participants sont invités à s'inscrire sur le site officiel de la campagne dryjanuary.fr, sur les réseaux sociaux, ou par email via une liste d'inscrits. Il est crucial de souligner que, malgré son impact potentiel sur la santé publique, le "Dry January" en France ne bénéficie pas actuellement du soutien de l'État. Cette lacune, qui implique l'absence de moyens gouvernementaux dédiés, peut influencer la pérennité et l'efficacité à long terme de ce dispositif. Les résultats de l'étude, attendus pour fin 2024, constitueront des données tangibles pour éclairer cette problématique et souligner l'importance d'un éventuel soutien étatique.


→ L'enquête est ouverte jusqu'au 6 janvier 2024 et peut être complétée ici.

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