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Bourses post-doctorales 2023: interview du lauréat Francois Quesque
Mis en ligne le 09 octobre 2023
Chaque année, un jury interne au Centre Hospitalier Le Vinatier sélectionne et finance des projets doctoraux et post doctoraux. Nous mettons à l’honneur ces lauréats. Aujourd'hui, nous interviewons le chercheur postdoctoral Francois Quesque.
Pouvez-vous nous rappeler qui encadrera votre projet ainsi que le service et la structure de recherche qui vous accueillera ?
Le projet se déroulera sous la supervision du Professeur Frédéric Haesebaert et sera mené au sein du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL), notamment au sein des équipes PsyR² et Trajectoires, ainsi que du service de prise en charge des premiers épisodes psychotiques (PEP'S).
Quel est votre parcours ?
Je suis psychologue de formation, avec un intérêt de longue date pour l'approche neuropsychologique. Ma thèse en psychologie cognitive a porté sur l'ancrage sensori-moteur des capacités de cognition sociale. Au coursdes huit dernières années, mes travaux se sont focalisés sur l'étude des processus cognitifs impliqués dans la représentation des états mentaux d'autrui. Initialement axé sur la recherche fondamentale, mon travail a évolué grâce à de nombreuses collaborations, ce qui m'a permis de développer avec le temps des projets appliqués directement aux patients, notamment dans le domaine de l'évaluation et de la réhabilitation.
Pouvez-vous nous expliquer votre sujet post-doctoral ?
Notre projet porte sur l'étude des compétences de cognition sociale chez les êtres humains. La cognition sociale englobe un large éventail de processus, allant de simples préférences perceptuelles aux capacités de compréhension des pensées et des émotions d'autrui.
Sur le plan clinique, une altération de ces compétences a un impact direct sur l'inclusion sociale et la qualité de vie des patients. C’est particulièrement le cas chez ceux souffrant de troubles du spectre de la schizophrénie, où les déficits de la cognition sociale sont courants, notamment en ce qui concerne la capacité à prendre la perspective d'autrui et à comprendre les signaux sociaux implicites.
Notre projet interdisciplinaire (rassemblant la psychiatrie, la neuropsychologie, les neurosciences visuelles et la psychologie expérimentale) vise à développer des interventions innovantes pour renforcer les capacités de cognition sociale. Nous explorons l'utilisation d'illusions visuelles comme un moyen de jouer sur ces compétences via des mécanismes sensori-moteurs.
Pourquoi avoir choisi le CH Le Vinatier ?
Non pas pour la météo, c'est certain ! En tant que natif du Nord, l'été caniculaire a été un défi, sans oublier la présence des moustiques tigres sur le site. Plus sérieusement, j'ai eu l'opportunité de collaborer avec les acteurs duCentre Hospitalier Le Vinatier au cours des dernières années, et ce partenariat s'est révélé être un choix naturel. Le CH Le Vinatier offre une expertise solide et un réseau de recherche très favorable à la psychologie appliquée à la santé mentale.
Et après, quelles sont vos projets futurs ?
Je crains que l'évaluation et la réhabilitation de la cognition sociale ne soient un travail pour toute une vie. Entre les recherches fondamentales pour comprendre l'organisation des processus psychologiques, la création d'outils de mesure clinique, l'établissement de normes de référence, la validation auprès des patients, l'exploration des bases cérébrales, le développement d'approches trans-diagnostiques, et l'étude des influences culturelles, il semble que j'aurai du travail jusqu'à l'âge de 64 ans, voire au-delà.
Souhaitez-vous rajouter quelque chose ?
Peut-être pourrais-je souligner ma passion pour ce domaine et mon enclin à répondre tant que je le peux aux questions des cliniciens et des étudiants curieux.
Le Centre Hospitalier Le Vinatier remercie Francois Quesque pour ses travaux de recherche et de s'être prêté au jeu de l'entretien.