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Activité physique et alcoolodépendance
Mis en ligne le 06 décembre 2022
L'amélioration de l'activité physique chez les patients souffrant de troubles d’usage d'alcool (TUAL) est récemment apparue comme un élément important de la stratégie de traitement global visant à améliorer la consommation d'alcool et la qualité de vie.
Cependant, cette nouvelle approche devrait se concentrer sur les patients souffrant de TUAL avec une activité physique de base insuffisante, et nécessite une meilleure caractérisation de ce sous-groupe. A partir de la base de données du SUAL Vinatier, l'activité physique de 382 patients, pris en charge pour un TUAL, a été évaluée à l'aide du questionnaire International Physical Activity Questionnaire et les participants ont été divisés en deux groupes :
- un groupe dont l’activité physique est insuffisante
- et un groupe dont cette dernière est suffisante.
L’activité physique insuffisante, marqueur de sévérité globale dans l'alcoolodépendance
Il a été montré, après ajustement par différents facteurs sociodémographiques et médicaux, qu'une activité physique insuffisante au moment du début de la prise en charge d'un patient avec TUAL est associée à de nombreux marqueurs de sévérité du trouble.
En effet, les résultats ont montré que les patients ayant une activité physique insuffisante étaient plus susceptibles que les autres patients TUAL de présenter :
- un Indice de Masse Corporelle plus élevé,
- un nombre plus élevé de critères diagnostiques (DSM-5) pour le TUAL,
- une utilisation plus fréquente d'opioïdes,
- une dépendance à la nicotine plus importante,
- des niveaux plus élevés de dépression et d'anxiété
- des troubles du sommeil
- et des scores plus faibles de qualité de vie.
Un exercice physique adapté, intégré dans le parcours de soin
Chez les patients souffrant de TUAL, une activité physique de base insuffisante est donc associée à plusieurs marqueurs de gravité. Les interventions d'exercice physique doivent faire partie d'un programme de traitement multimodal intégrant les altérations globales des patients.
En effet, ce résultat plaide en faveur d'une approche globale des soins ("rétablissement" ou "réhabilitation"), et souligne en particulier la nécessité de développer les programmes d'accompagnement en activité physique adaptée au sein des différents parcours de soins d'addictologie (consultations, HDJ, HTC, SSR-A, etc...).
→ Retrouvez la publication complète du SUAL dans la revue Nutrients