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Trouble du jeu vidéo chez l’enfant et l’adolescent : comprendre et agir

Mis en ligne le 11 février 2025

Les jeux vidéo sont un loisir apprécié des jeunes. Si la plupart en font un usage modéré, certains développent une pratique excessive qui perturbe leur quotidien. Plus que le temps passé à jouer, c’est l’impact sur la vie sociale, scolaire et familiale qui définit le trouble du jeu vidéo.

Un enjeu de santé publique

En 2023, plus de 70 % des Français jouent aux jeux vidéo au moins occasionnellement, et les 10-17 ans représentent 14 % des joueurs, 2 à 10 % des adolescents présentent un usage excessif, nécessitant une prise en charge spécifique (source : étude EMC Psychiatrie/Pédopsychiatrie, 2024 ).

Signes d’alerte

Un usage excessif des jeux vidéo peut provoquer un isolement social. Une étude de 2024 rapporte que 63 % des jeunes joueurs passent plus de temps en ligne qu'avec leurs amis dans la vie réelle. Les résultats scolaires peuvent chuter, et des troubles du sommeil sont observés dans 30 % des cas de jeu excessif. Le jeune devient irritable lorsqu'on lui demande d'arrêter de jouer. Il ressent le besoin de jouer toujours plus longtemps pour retrouver du plaisir, un phénomène observé chez 80 % des joueurs présentant un trouble avéré.

Facteurs de risque

Le trouble du jeu vidéo résulte d'une combinaison de facteurs :

  • Individuels : TDAH (38 % des cas), anxiété (29 %), dépression (20 %).
  • Familiaux : manque de cadre parental, conflits familiaux (associés à 40 % des troubles).
  • Liés au jeu : mécanismes addictifs, microtransactions, incitation aux achats en ligne.

Une prise en charge pluridisciplinaire

L'accompagnement repose sur plusieurs approches adaptées à chaque cas. La thérapie cognitivo-comportementale est la méthode la plus efficace, avec une amélioration des symptômes observée chez 70 % des patients après six mois de suivi. La thérapie familiale permet d’améliorer la communication et de renforcer l'encadrement parental, essentiel pour prévenir les rechutes. La mise en place d'activités alternatives, comme le sport ou la musique, contribue à réduire la place du jeu vidéo et à retrouver un équilibre de vie.

Traitements médicamenteux

Ils sont envisagés uniquement en cas de comorbidités psychiatriques associées (TDAH, anxiété, dépression). Des études montrent que le traitement médicamenteux du TDAH peut améliorer conjointement le trouble du jeu vidéo dans 40 % des cas.

Prévention et recommandations

Plus que le temps de jeu, c'est son impact sur les autres activités qui doit alerter. Il est important de maintenir un équilibre entre le jeu vidéo et les autres sphères de la vie.

  • Évaluer la diversité des activités : un jeune doit pouvoir alterner entre jeu, sport, sorties et interactions sociales.
  • Fixer des repères clairs : définir des moments précis dédiés au jeu pour éviter qu’il n’envahisse le quotidien.
  • Favoriser un usage encadré : un accompagnement parental bienveillant aide à réguler le temps de jeu et son contenu.
  • Observer les conséquences du jeu : un jeu vidéo devient problématique lorsqu’il nuit au sommeil, aux résultats scolaires ou aux relations sociales.

Des structures spécialisées

Le Vinatier - PULM et d'autres structures en addictologie proposent des consultations pour accompagner les familles concernées. Les consultations jeunes consommateurs (CJC)  permettent une évaluation spécialisée dès 12 ans.

En cas de doute sur l'usage des jeux vidéo par un enfant ou un adolescent, il est important de consulter un professionnel de santé pour une évaluation adaptée. La Plateforme d'Orientation du Pôle de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent  (POP) s'adresse à toutes les personnes qui souhaiteraient un avis et/ou une prise en charge pour un enfant de 0 à 18 ans

Cette étude a été co-réalisée par le Professeur Benjamin Rolland (Psychiatre, Addictologue au Vinatier), la Docteure Julia de Ternay (Cheffe de clinique en Psychiatrie-Addictologie aux HCL) ainsi que la Docteure Nathalie Franc (Psychiatrie de l'enfant et de l’adolescence).

 

 

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