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Trisomie 21 : une nouvelle approche pour traiter la dépression

Mis en ligne le 18 juillet 2024

La trisomie 21 (T21) est l’anomalie chromosomique la plus courante dans les pays occidentaux. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, environ 1 naissance sur 1 000 est concernée dans le monde. Les manifestations de ce syndrome varient considérablement d'une personne à l'autre, tant au niveau des caractéristiques physiques que des capacités cognitives et des problèmes de santé associés.

La dépression chez les personnes avec T21

Parmi les nombreux défis auxquels sont confrontées les personnes avec T21, la dépression est particulièrement fréquente, touchant environ 10 % des individus. Des études suggèrent que ces personnes sont particulièrement vulnérables à la dépression par rapport au reste du champ du trouble du développement intellectuel. Cependant, diagnostiquer la dépression chez ces personnes n'est pas simple. En raison de leurs difficultés de langage, les médecins se basent souvent sur des signes moteurs et comportementaux comme :

  • le retrait,
  • le mutisme,
  • le ralentissement psychomoteur,
  • la passivité,
  • la diminution de l'appétit et l'insomnie.

Bien que les traitements antidépresseurs classiques comme les psychotropes, la électro-convulsivothérapie et la psychothérapie puissent être efficaces, ils sont souvent sous-utilisés chez les patients atteints de T21. Les psychotropes peuvent être mal tolérés et la psychothérapie difficile à mettre en œuvre. En conséquence, il existe peu de recherches sur les meilleures stratégies de traitement de la dépression dans la T21. Pourtant, ne pas traiter les symptômes dépressifs peut entraîner une détérioration cognitive rapide et des symptômes catatoniques invalidants.

La stimulation cérébrale non invasive : une piste prometteuse

Récemment, des techniques de stimulation cérébrale non invasive, comme la stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS), ont été proposées comme alternatives. La tDCS est particulièrement intéressante car elle est peu coûteuse et présente peu ou pas d'effets secondaires graves. Elle consiste à envoyer un faible courant électrique (1-2 mA) entre deux électrodes placées sur le cuir chevelu, modifiant ainsi l'activité des régions cérébrales stimulées.
Deux patients avec T21 ont déjà montré des améliorations après un traitement par tDCS, selon une étude de J. Brunelin et al. 2022. Forts de ces résultats, des chercheurs proposent maintenant le premier essai clinique pilote randomisé et contrôlé par placebo pour évaluer l'efficacité de la tDCS chez les patients concernés par la T21. En plus d'évaluer l'efficacité du traitement, l'étude cherchera à comprendre les mécanismes neurobiologiques qui expliquent les effets thérapeutiques de la tDCS. Une meilleure compréhension pourrait permettre de développer des protocoles de tDCS plus adaptés et efficaces pour chaque patient.

Un essai à grande échelle sur 24 mois

Cette étude, qui se déroulera sur 24 mois dans six centres hospitaliers, impliquera 62 patients. Ceux-ci seront répartis de manière aléatoire pour recevoir :

  • soit 15 séances de tDCS active,
  • soit un traitement placebo.

Chaque séance durera 20 minutes, avec des électrodes placées sur des zones spécifiques du cerveau.

Ce projet ambitieux, soutenu par le réseau GénoPsy et co-financé par le PHRC national (DGOS) et la fondation Jérôme Lejeune, représente un espoir pour améliorer la qualité de vie des personnes avec T21 en traitant efficacement la dépression. En combinant recherche clinique et exploration des mécanismes cérébraux, les chercheurs espèrent ouvrir la voie à de nouvelles méthodes de traitement plus personnalisées, plus efficaces et mieux tolérées

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