Actualités, Recherche
Bourses doctorales 2024: interview de la lauréate Lilas ROBERT
Mis en ligne le 06 janvier 2025
Chaque année, un jury interne à l’établissement Le Vinatier sélectionne et finance des projets doctoraux et post doctoraux. Nous mettons à l’honneur ces lauréats. Aujourd'hui, nous interviewons la thésarde Lilas Robert.
Pouvez-vous nous rappeler qui encadrera votre projet ainsi que le service et la structure de recherche qui vous accueillera ?
Mon projet de thèse se déroule sous la supervision du Dr Jérôme BRUNELIN au sein de l’équipe Psyr2 (CRNL – Le Vinatier). Je travaille également en collaboration avec le Centre d'Étude et de Recherche Multimodal Et Pluridisciplinaire en imagerie du vivant (CERMEP – imagerie du vivant), une plateforme d’imagerie qui nous permet de réaliser les enregistrement multimodaux IRM-TEP et nous accompagne dans leur analyse.
Quel est votre parcours ?
J’ai suivi un parcours universitaire plutôt classique. Après une licence en Sciences de la Vie, option Physiologie, à l’Université Claude Bernard Lyon 1 , j’ai poursuivi avec un master orienté recherche en Neurosciences Fondamentale et Clinique au sein de la même université.
Tout au long de mon cursus, j’ai réalisé de nombreux stages, principalement au sein des équipes du CRNL et toujours dans un cadre clinique. Ces expériences m’ont permis d’explorer diverses thématiques. J’ai travaillé sur un projet utilisant un modèle murin pour étudier le rôle de l’alpha-synucléine dans la maladie d’Alzheimer, au sein de l’équipe SLEEP. Par la suite, j’ai participé à une recherche portant sur l’interaction entre la douleur, les rythmes veille-sommeil et le comportement, menée auprès d’enfants et d’adolescents atteints de douleurs chroniques, dans l’équipe NEUROPAIN. J’ai également contribué à l’étude des mécanismes de consolidation mnésique sommeil-dépendant, aussi bien chez des enfants neurotypiques que chez des enfants narcoleptiques, au sein de l’équipe FORGETTING.
Enfin, c’est lors d’un stage volontaire que j’ai découvert mon équipe de recherche actuelle ainsi que les techniques de stimulation non invasive. Ce projet visait à étudier l’effet combiné de la stimulation olfactive hédonique et de la stimulation transcrânienne non invasive (rTMS) chez des patients souffrant de dépression pharmaco-résistante.
Pouvez-vous nous expliquer votre sujet doctoral ?
Mon sujet s’axe principalement autour de 3 études, toutes avec une méthodologie d’observation similaire : l’imagerie multimodale d’Imagerie par Résonnance Magnétique et Tomographie par Émission de Positons (IRM-TEP). L’objectif de ces études est d’étudier le cortex préfrontal dorso-latéral, sa réactivité dopaminergique et sa régulation chez des personnes saines.
La première étude va nous permettre de comprendre les effets neurobiologiques d’une technique de stimulation transcrânienne non invasive, la tDCS, afin de mieux l’utiliser dans un contexte clinique, mais aussi de comprendre ses implications dans une population saine.
La seconde étude va nous permettre de comprendre les effets neurobiologiques de cette même technique, mais dans un contexte de stress aigu. Il est connu que la réactivité au stress est une condition altérée chez les individus concernés par des troubles psychiatriques comme ceux du spectre de la schizophrénie. Également, les apparentés sains de ces individus ont une réponse intermédiaire, entre les individus sains sans apparentés psychiatriques et celle des patients, ce qui ce qui les rend vulnérables au développement d’une schizophrénie. La tDCS ayant montré une modulation de la connectivité dopaminergique et une diminution des symptômes psychotiques chez des patients avec un trouble de la schizophrénie, nous cherchons à connaitre les bases neurobiologiques sous-jacentes à ces modulations en condition saine, afin de prévenir le développement d’un trouble du spectre de la schizophrénie dans ces populations à risque.
Enfin, nous savons aussi que le développement d’une schizophrénie peut être lié à des traumatismes vécus durant l’enfance. La dernière étude de ma thèse aura pour objectif d’étudier l'influence des traumatismes précoces sur la transmission dopaminergique évoquée par des odorants à valence émotionnelle positive.
Pourquoi avoir choisi Le Vinatier ?
Le sujet sur lequel je souhaitais travailler pendant les trois prochaines années devait impérativement avoir une dimension clinique. C’est donc tout naturellement que je me suis orientée vers des équipes de recherche collaborant étroitement avec l’hôpital. Au cours de mes recherches, j’ai appris que l’équipe PSYR2, avec laquelle j’avais réalisé un précédent stage, proposait un projet et souhaitait que je candidate à la bourse du Vinatier, que j’ai finalement obtenue.
Outre cet aspect professionnel, la localisation du Campus Hospitalier Le Vinatier a également joué un rôle important dans mon choix, puisqu’elle me permet de rester à Lyon, ma ville de cœur. L’environnement du campus est particulièrement agréable, avec ses parcs, ses animaux, et les nombreuses activités et conférences organisées tout au long de l’année. Je suis donc très heureuse de pouvoir poursuivre mon parcours ici pour trois années supplémentaires !
Et après, quels sont vos projets ?
Ma thèse venant tout juste de commencer, je dois avouer que je n’ai pas encore beaucoup réfléchi à l’après. Pour le moment, la recherche est un domaine qui me passionne et dans lequel je me projette volontiers à long terme. J’aimerais continuer à explorer cette voie et approfondir mes connaissances, mais je reste ouverte aux opportunités et aux nouvelles perspectives qui pourraient se présenter au fil des années. L’avenir est encore à écrire, et je suis curieuse de voir où cette expérience me mènera !