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Frédéric Haesebaert, praticien nommé PU-HP : un parcours d'excellence en psychiatrie et neurosciences

Mis en ligne le 22 septembre 2023

A l’occasion de la nomination du Pr. Haesebaert, l’établissement s’est entretenu avec ce professionnel lors d’une interview. Le nouveau Professeur Universitaire - Praticien Hospitalier, chef de service en psychiatrie de l’adulte au pôle Centre Rive Gauche (service SUR-CL3R et PEPS) et membre de l’équipe de recherche PsyR2, nous a généreusement ouvert les portes de son riche et passionnant parcours professionnel.

Q : Professeur Haesebaert, pourriez-vous nous parler de votre parcours académique et professionnel, en particulier de votre expérience en neurosciences ?

Bien sûr, je serais ravi de partager mon parcours avec vous. Mon voyage dans le monde des neurosciences a commencé avec mon internat à Lyon, où j'ai eu l'occasion de me plonger dans la physiopathologie de la schizophrénie. Après avoir obtenu mon master 2, j'ai entrepris une thèse en neurosciences qui a porté sur les mécanismes cérébraux responsables des hallucinations. C'était une période passionnante qui m’a permis de m’immerger dans le champ des neurosciences au centre de recherche en neurosciences de Lyon (CRNL), avec de belles rencontres avec la communauté des chercheurs et la découverte de méthodes très en pointe sur l’exploration du cerveau.

Q : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre travail pendant cette période de thèse ?

Certainement. Mon travail de thèse m'a amené à me plonger dans le domaine des troubles schizophréniques et des psychoses plus largement. J'ai exploré les mécanismes sous-jacents aux hallucinations, un phénomène déroutant pour de nombreuses personnes. Je me suis appuyé sur des techniques de neurophysiologie (comme l’étude des champs magnétiques cérébraux par magnéto encéphalographie ou MEG), des techniques de stimulation cérébrale non invasive et des approches cognitives originales. Cela n’a été possible que grâce à l’encadrement scientifique des chercheurs de du CRNL et en particulier de l’équipe PsyR2. Cela a posé les bases de mes futurs travaux sur la schizophrénie et les psychoses.

Q : Après votre thèse, vous avez poursuivi votre carrière à l'université de Laval à Québec. Comment cela a-t-il influencé votre parcours ?

Mon expérience à l'université de Laval a été extrêmement enrichissante. J'y ai effectué un post-doctorat d'un an et demi, au cours duquel j'ai pu approfondir mes connaissances sur la cognition dans la schizophrénie, notamment la cognition sociale (qui guide notre compréhension d’autrui et permet notre navigation sociale). De plus, j'ai eu l'opportunité de m'intégrer dans un réseau travaillant sur les premiers épisodes psychotiques, non seulement au Québéc mais également dans les pays francophones à l'international. C'est là que j'ai découvert de nouveaux modèles de soins pour les adultes atteints de ces troubles, en particulier les équipes spécialisées d’intervention précoce pour les psychoses

Q : Vous avez mentionné le développement du dispositif "Premiers Episodes Psychotiques" (PEP'S) à votre retour en France en 2018. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette initiative ?

Bien sûr. Après mon retour en France en 2018, j'ai entrepris le développement du dispositif "Premiers Episodes Psychotiques" (PEP'S). C'était un projet en deux étapes : d'abord, grâce à l’appui du pôle Est, j’ai pu développer une équipe pour les usagers de ce pôle. Puis, j’ai été nommé Maître de Conférences des Universités et j’ai alors exercé mes fonctions au pôle Centre Rive Gauche. J’ai alors pu étendre le dispositif PEPS pour les usagers adultes de l'ensemble du territoire couvert par le Vinatier en 2020. L'objectif était de fournir un accompagnement spécifique aux personnes faisant face à des premiers épisodes psychotiques, en mettant l'accent sur des approches de soins innovantes. Aussi, à cette période, j’ai pris la responsabilité médicale du SUR-CL3R (service de réhabilitation). Cela a permis d’offrir plus facilement aux jeunes que l’on suivait des interventions de réhabilitation en lien avec leurs besoins. En structurant les parcours de soins entre intervention précoce et réhabilitation, l’idée est de minimiser l’impact des troubles psychotiques et de permettre aux jeunes d’intégrer ou de réintégrer un parcours de vie en conformité avec leurs souhaits.

Q : Parallèlement à votre travail sur le PEP'S, vous avez également continué vos recherches en neurosciences. Pouvez-vous nous donner un aperçu de vos domaines de recherche actuels ?

Oui. En 2020, j'ai obtenu mon Habilitation à Diriger les Recherches (HDR), ce qui me permet d’encadrer des travaux. Mes recherches actuelles portent sur la schizophrénie et, plus précisément, sur les psychoses. Je m'intéresse au rôle des mécanismes cognitifs de la conscience de soi dans la vulnérabilité aux psychoses, en m’appuyant notamment des paradigmes liés à la mémoire de source dans cette population, en collaboration avec ma collègue chercheuse Marine Mondino (nous dirigeons ensemble un axe de recherche au sein de PsyR2). Plus récemment, nous avons exploré les perturbations sensorielles auditives chez les personnes atteintes de schizophrénie. C’est un champ encore assez nouveau qui offre des perspectives intéressantes en termes de marqueurs de vulnérabilité aux troubles ou d’efficacité des traitements.

Q : Vous avez récemment été nommé Professeur Universitaire Praticien Hospitalier (PU-HP) en septembre 2023. Quels sont les objectifs que vous visez dans ce nouveau rôle ?

En tant que Professeur Universitaire Praticien Hospitalier, je vais continuer à poursuivre mes recherches sur la vulnérabilité aux psychoses, en particulier chez les personnes présentant des symptômes psychotiques atténués ou des prodromes. Je vais également œuvrer à la consolidation et à l'expansion du dispositif PEP'S dans le département mais également dans la région. Nous avons, avec mes collègues de Saint Etienne, Grenoble, Clermont Ferrand et Valence, tissé un réseau visant à cette diffusion (réseau PREFACE). Gardant à l’esprit que les jeunes accèdent aux soins adéquats le plus rapidement possible et puissent se voir offrir des actions de réhabilitation appropriées s’ils en ont besoin. Plus largement, fort de mon expérience avec les premiers épisodes, j’aimerais pouvoir contribuer au mieux à la mise en œuvre d'une dynamique de "projet d'établissement" pour les 16-25 ans, en collaboration avec les collègues de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.

Q : Au niveau universitaire, quels seront vos domaines d'enseignement et vos responsabilités ?

Sur le plan universitaire, je prendrai de nouvelles responsabilités dans l'enseignement en psychiatrie pour les étudiants en médecine. Aussi je continuerai à développer des enseignements dans le champ de la psychopathologie cognitive et des neurosciences, en ciblant les troubles psychotiques et leur prévention.

Q : En conclusion, que représente pour vous cette nomination en tant que Professeur Universitaire Praticien Hospitalier ?

Cette nomination est une reconnaissance de mon engagement clinique, de mes recherches et de mon enseignement universitaire. Elle donne une nouvelle perspective à mon champ d'action, l’inscrivant dans la durée, et je suis enthousiaste à l'idée de contribuer encore davantage à la compréhension des troubles psychotiques et à l'amélioration des soins pour les personnes concernées.

 

Le CH Le Vinatier remercie chaleureusement le Professeur Frédéric Haesebaert pour avoir partagé son parcours et son expérience. Ses recherches et son engagement dans le domaine de la psychiatrie sont inestimables pour la compréhension et la prise en charge des troubles psychiatriques.

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